La vie lontan
Récits de vie de nos gramouns
"Nout GRAMOUN not MÉMWAR." Exposition conçue par l'association Entre-Deux Z'épok auprès des mémoires vivantes du village. Ces dernières nous fait part d'une journée de leur vie, afin de transmettre aux nouvelles générations les coutumes d'antan. En complémént leur arbre généalogique a été réalisée.
Madame Marie Anne DUBARD épouse d'Émilien André RIVIERE.

« Je suis née en 1908 à l'Entre-Deux, j'avais six frères et quatre soeurs. Notre maison avait quatre chambres, une cuisine et une salle à manger.
Le matin, mes parents se réveillaient vers 5 h 00 ou 5 h 30 et les enfants vers 6 h 00 ou 6 h 30.
Les enfants faisaient quelques taches ménagères avant de partir pour l'école que j'ai fréquentée jusqu' à l'âge 11 ans Les horaires de l'école étaient de 8 h 00 à 11 h 00 et de 13 h 00 à 16 h 00. A 11 h 00 je rentrais à la maison pour déjeuner.
Il y avait quarante élèves à l'école et 3 institutrices dont Mme VIDOT, Mme GRUCHET et Mme HOARAU qui nous tapait sur les doigts quand on n'obéissait pas. Le soir, quand on rentrait à la maison les devoirs passaient avant le travail de la case. Mon père travaillait la terre et élevait des animaux (des cochons, des poules et des boeufs). Quand on tuait un cochon, on se réveillait à minuit, mais une semaine avant on passait dans le quartier pour placer la viande, on notait le nom des gens et la quantité de viande sur un petit carnet afin de faire la livraison. On faisait également du boudin, des saucisses, du boucané pour notre consommation.
A l'époque, la terre rapportait plus que maintenant, la modernité est une bonne chose mais la vie d'antan était bien meilleure, il y avait plus de contact entre les gens. Maintenant, c'est chacun pour soi. »
Monsieur Joseph Iréné BELDAN.

« Je suis né en 1910 à l'Entre-Deux. Mon père qui était pâtissier et cultivateur s'appelait Pierre BELDAN. J'ai été baptisé par le père ROUCAUD, la sacristine était Mme MONDON. Je suis allé à l'école de la MARE jusqu'à l'age de 17 ans, le directeur s'appelait Mr GONTHIER, les instituteurs se nommaient Mr HIBON, Mr Bernard TATI et Mme HOARAU qui était la soeur de ZALAN HOARAU.
Quand j'ai quitté l'école en 1927, j'ai travaillé la terre en colonage avec mon père. La terre était fertile et rapportait mieux que maintenant et il y avait moins de monde. De la fin de 1927 à 1929, j'ai travaillé sur la route de Cilaos, on descendait vers les quatre heures du matin par la rampe Felix et on s'éclairait au mat de choca.
J'ai été mobilisé a ST-Denis et embarqué pour Madagascar sur le Jean LABORDE, un bateau à vapeur de 3 cheminées. J'ai été affecté à Tananarive et je me suis réengagé pour 4 ans après quoi j'ai été en Indochine pour 3 ans et demi. Pour mon deuxième séjour, j'ai fait 8 années d'armée et j'étais prisonnier des Japonais de Mars à septembre 1945 .
Ce qui nous a sauvé ce fut la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki. J'ai été démobilisé et conduit à Hanoi où je suis arrivé vers les 2 heures du matin, la ville était illuminée. J'ai pris le bateau pour Saïgon afin d'atteindre le camp Pétroski le 2 Juillet 1946 et j'ai débarqué à la Pointe des Galets le 2 Août 1946 puis rejoint l'Entre-Deux vers le 5 août 1946. De retour chez moi j'ai travaillé la terre jusqu'à ma retraite. »
Contact association Entre-Deux Z'EPOK